L’aventure de l’entreprise tarnaise Missègle débute par un pari fou : créer une nouvelle filière textile en France : le mohair. En 1983, Myriam Joly, ingénieur agricole fraîchement diplômée, souscrit un prêt au Crédit Agricole, puis s’envole pour le Texas. « Là-bas, j’ai acheté des chèvres angora, et de retour en France, avec d’autres éleveurs prêts à s’engager dans l’aventure, nous avons mis en place les outils permettant à cette filière d’exister : un organisme de sélection génétique, une structure de transformation et une marque collective pour distinguer le mohair issu de cette filière : Mohair de nos chèvres. Du « made in France » avant l’heure. « J’étais déjà persuadée de la pertinence d’une production en circuit court de produits de qualité à forte valeur ajoutée. »
Reprise d'un atelier de tricotage en 2007
En 2007, nouveau pari : la dirigeante abandonne l’élevage pour se consacrer pleinement à la fabrication par la reprise d’un atelier de tricotage. « Nous nous sommes appuyés sur le savoir-faire hérité de l’histoire textile de la région. Le tricotage ou le remaillage des chaussettes, pulls, couvertures et plaids sont des opérations de haute-technicité. Les trente salariés de Missègle sont des artisans, intéressés au développement de l’entreprise. » Aussi, le passé d’éleveur permet d’être très exigeante sur les qualités des fibres achetées et très inventive sur les mélanges : mohair et soie, yack et mohair… Sociale et solidaire, Missègle est aussi éco-responsable. « Des chutes de fibres aux déchets divers, tout est recyclé. 270 m² de panneaux photovoltaïques produisent une énergie renouvelable. » A démarche durable, succès durable : l’entreprise fête ses trente-cinq ans. Avec une pensée pour ceux qui l’ont accompagnée, au rang desquels le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, « partenaire historique, de confiance et de proximité ».