Février 2020, 10 heures. Un petit groupe de plongeurs échangent quelques mots avant leur première mise à l’eau de la journée. A quelques encablures du pont Trinquetaille, là où le Rhône fait un brusque coude en traversant Arles (Bouches-du-Rhône), ils s’apprêtent à explorer les fonds d’un fleuve qui peut se montrer dangereux. « Les courants sont puissants, la visibilité est quasi-nulle et il faut se méfier des silures, ces poissons géants qui aimeraient bien se mettre sous la dent autre chose que le plastique de nos palmes ! » Luc Long l’avoue : plonger dans le Rhône n’est pas forcément une partie de plaisir.
L’archéologie sous-marine, source de nombreuses découvertes
Pionnier de l’archéologie marine, le scientifique a été à l’origine de la découverte du buste de César en 2007, déjà du côté d’Arles. « Ma passion pour la plongée remonte à ma plus tendre enfance, se souvient-il. Mes parents avaient acheté un petit cabanon dans les calanques de Marseille et je passais beaucoup de temps à nager avec un masque et un tuba. »
Devenu étudiant, le jeune plongeur de la Côte bleue présente un mémoire de maîtrise sur les fouilles d’une épave au large de Marseille, dans lequel il démontre l’existence d’un deuxième navire enfoui sous le premier. Embauché au département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), il multiplie plongées et découvertes archéologiques entre Marseille et Arles.
Un nouveau bateau pour plonger en sécurité
Avec quelques collègues, il fonde l’Association archéologie sous-marine (2ASM) pour mobiliser des fonds complémentaires aux dotations publiques. La Fondation Crédit Agricole Alpes Provence vient d’ailleurs de financer un bateau pneumatique adapté pour permettre à 2ASM de continuer son travail de fouilles en toute sécurité. « Le Rhône n’a pas fini de révéler ses trésors », conclut ce découvreur invétéré.