Il aurait pu disparaître ! En 2008, le haricot barangeonnier n’est plus cultivé que par quelques jardiniers amateurs d’Aubigny-sur-Nère qui ne veulent pas voir la variété s’éteindre. L’idée germe. Renaud Chenon est directeur d’Isa Groupe, une entreprise albinienne de l’économie sociale et solidaire. Il comprend que ce haricot rouge, lointain cousin du azuki japonais, a de quoi devenir la vedette d’un chantier d’insertion à succès pour des personnes éloignées de l’emploi.
« Nous avons étendu notre activité de maraîchage à ce légume, car il appartient au patrimoine naturel du Berry. Il était valorisant pour nos salariés, comme pour notre territoire, de le remettre au menu des restaurants locaux et des habitants. Pour cela, nous avons sélectionné les meilleures graines d’une année sur l’autre, jusqu’à obtenir une semence pure. »
Ultrariche en antioxydants et en protéines
Soutenus notamment par le Crédit Agricole Centre Loire et la Caisse locale d’Aubigny-sur-Nère, les efforts d’Isa Groupe font florès. Le haricot barangeonnier est désormais inscrit au catalogue officiel des espèces et variétés, et donc commercialisable. Star montante du tourisme local, il se déguste tel quel, ou transformé en pâtes et en macarons sous la marque « Mon Berry », créée pour l’occasion.
« L’énorme surprise a été de découvrir qu’en plus de ses qualités gustatives, notre haricot est ultrariche en antioxydants et en protéines, et totalement en phase avec les attentes de consommation actuelles. Nous avons donc pour nouveau projet de valoriser sa culture auprès des agriculteurs locaux et d’ouvrir notre propre unité de transformation, avec la création d'une trentaine d’emplois à la clé. La seule limite que nous nous donnons, c’est l’utilité. »
Avis aux papilles curieuses, choux-navet d’Aubigny, sucrine du Berry et autres légumes anciens devraient bientôt suivre la trace de ce haricot (un peu) magique.