Ils cultivent de l’énergie à l’état pur. A Bruille-Saint-Amand, dans le Nord, la SAS Bulion s’est lancée, au printemps 2018, dans la production de spiruline. Cette algue possède des capacités nutritives impressionnantes, note Jonathan Bulion : « La spiruline contient 60 % de protéines végétales. Et l’organisme l’assimile à plus de 98 %. On sent les effets très vite. En Europe, c’est un complément alimentaire. Mais en Afrique, elle est utilisé comme un aliment à part entière. »
Ici, la récolte a lieu tous les deux jours et s’étale sur dix mois. Jonathan Bulion détaille : « On cultive l’algue sous une serre de 1 000 m2, dans deux bassins. » L’eau dans laquelle elle se développe est à plus de 30 degrés. En clair, il faut de la chaleur. Or, la SAS Bulion en a à revendre. « Notre production de spiruline s’intègre dans un projet plus large. Nous avons lancé une unité de méthanisation. » Le biogaz qui en résulte entraîne une génératrice. Celle-ci produit de l’électricité injectée dans le réseau EDF. « Le moteur produit aussi de la chaleur. Et nous sommes obligés d’en faire quelque chose. C’est comme ça qu’est née l’idée de la spiruline. La chaleur est utilisée pour chauffer les bassins. »
La proximité au coeur de la démarche
Jonathan Bulion souligne au passage : « C’est un projet global à plus de deux millions d’euros. Sans l’aide du Crédit Agricole Nord de France, qui fle inance à 50 % et qui nous connaît depuis toujours, c’était impossible. »
On retrouve cette philosophie de la proximité dans la démarche de la SAS Bulion. « Tout est élaboré et conditionné chez nous. Et nous distribuons en circuit court. » La spiruline de l’Amandinois est ainsi vendue dans un rayon de vingt kilomètres en magasins bio, boulangeries, parapharmacies et magasins de fruits et légumes. Quant à la publicité, le bouche-à-oreille s’en charge. Ecoresponsable jusqu’au bout.