[Podcast – Episode 4] L’échec n’est pas une fin en soi

Ils ont créé, investi, cru en leur projet. Et puis, tout s’est arrêté. Liquidation judiciaire, cession à perte… Derrière les 60 000 défaillances d’entreprises enregistrées chaque année en France, il y a des femmes et des hommes pour qui l’échec n’est pas qu’une réalité économique : c’est un choc humain.

C’est pour eux qu’a été créée l’association 60 000 Rebonds, présente sur tout le territoire grâce à une fédération de dix structures régionales.

« Nous accompagnons les entrepreneurs qui ont perdu leur entreprise pour les aider à se reconstruire, personnellement et professionnellement », explique Philippe Fourquet, président de l’association. « Notre message est simple : vous avez encore votre place. L’échec ne vous définit pas. »

Le parcours d’un rebond

L’accompagnement proposé est à la fois structuré, professionnel et profondément humain. Il dure de huit à vingt-quatre mois selon le projet. Chaque entrepreneur est épaulé par un coach professionnel, qui l’aide à reprendre confiance, à faire la paix avec ce qui s’est passé et à retrouver de la clarté sur ses forces et ses envies.

Un parrain ou une marraine entrepreneur complète ce tandem pour challenger les idées de rebond. « On ne fait pas à la place. On pousse, on questionne, on structure », résume Philippe Fourquet. À cela s’ajoutent des temps collectifs mensuels pour rompre l’isolement, partager les doutes, et retrouver l’énergie du groupe.

Un partenariat de terrain avec le Crédit Agricole

Dans cette dynamique de reconstruction, le Crédit Agricole et une dizaine de Caisses régionales jouent un rôle-clé. « Nous avons noué une vraie relation de confiance », souligne Philippe Fourquet. « Les équipes de terrain, en particulier les chargés d’affaires, sont formées pour mieux comprendre le vécu de l’échec. Cela change la posture, la qualité de l’écoute… et parfois, cela permet d’éviter le crash ».

Et lorsque le redressement n’est plus possible, ce partenariat permet d’orienter les entrepreneurs vers l’association. « C’est une façon pour les banques de dire à leurs clients : vous n’êtes pas seuls. Il y a un filet de sécurité. »

Des parcours, pas des performances

Tous les entrepreneurs ne relancent pas une entreprise. Près de 70 % optent d’abord pour un rebond salarial, le temps de se stabiliser. « Mais ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils ne veulent pas que leur histoire s’arrête à un échec. Ils veulent comprendre, avancer, retrouver une dynamique », souligne Philippe Fourquet. Certaines trajectoires sont spectaculaires, d’autres plus discrètes. Mais toutes traduisent une même force : celle de se relever. « Notre mission n’est pas de créer des licornes. Elle est d’accompagner des femmes et des hommes à retrouver leur juste place. Et dans ce chemin-là, le Crédit Agricole est un partenaire de premier plan ».