[L’entrepreneuriat-Episode 3] Le sens de l’anticipation, la clé de sortie

Une étude réalisée en 2024 par la Confédération nationale de la chambre des métiers et de l’artisanat prévoyait 700 000 départs à la retraite d’ici à 2035. C’est le cas d’Hubert, 67 ans, ébéniste depuis plus de quarante ans, à la tête d’un atelier de trois salariés, situé dans une ville moyenne. Hubert voudrait transmettre son entreprise à la fin de l’année 2025. Son neveu, Thomas, 28 ans, est intéressé, mais il n’est pas du métier… « Ce cas de figure est un classique. Les dirigeants n’anticipent pas suffisamment ce moment, car ils sont pris dans le quotidien. Ils ne mesurent pas les impacts et imaginent peut-être facilement trouver un repreneur mais c’est compliqué… », regrette Jérôme Nalin, chef de projets marketing pour le marché des TPE à Crédit Agricole SA.

Une démarche conseil pour les cédants

Pourtant, de nombreuses Caisses régionales ont systématisé une démarche conseil pour les cédants. Elles organisent des rencontres avec le dirigeant à ses 50, 55 et 60 ans pour faire le point. Il bénéficie alors de conseils sur les impacts patrimoniaux, fiscaux, assurantiels, sur la manière dont il pourrait améliorer son bilan dans le contexte d’une cession, etc. Un repreneur va regarder de nombreux paramètres. Concernant Hubert, le Crédit Agricole va, dans un premier temps, l’inviter à se rapprocher de son expert-comptable pour valoriser la société. Il pourra ensuite faire une proposition à son neveu auquel la banque pourra proposer un accompagnement. Dans le cas où Hubert n’aurait pas de repreneur, sa Caisse régionale enregistrera le projet de cession, le mettra en relation avec les bons acteurs locaux.

Trouver un repreneur

Dans le cas d’une valorisation de son entreprise autour d’un million d’euros, il sera mis en relation avec un conseiller E-Ris qui va se charger de trouver un repreneur. Une majorité de Caisses propose ce service. Pour ce faire, elles utilisent une base commune avec LCL pour faire matcher le profil d’un cédant avec celui d’un repreneur.

Le Crédit Agricole est leader sur ce segment grâce à une bonne connaissance des clients, y compris de leur histoire de vie. « Cela permet de belles rencontres et de belles histoires entrepreneuriales », sourit Jérôme Nalin. Car, finalement, le maillage, la connaissance du territoire, des femmes et des hommes qui le font vivre, c’est la force du Crédit Agricole. Cette force, la banque la doit notamment à la mobilisation des administrateurs, toujours plus proches du terrain, de ses problématiques et de ses atouts.

25 % des dirigeants en France ont plus de 60 ans