Pastacorp, propriétaire de Lustucru, investit 50 millions d’euros dans son outil de production

Deuxième fabricant français de pâtes alimentaires, Pastacorp se distingue par une position de leader sur plusieurs segments (pâtes sèches et fraîches, couscous, semoule, gnocchis, quenelles). L’entreprise transforme plus de 110 000 tonnes de blé dur français par an. Sa présence équilibrée entre marques nationales, marques de distributeur, restauration hors domicile, B2B et circuits ethniques reflète un modèle robuste, diversifié et profondément ancré dans la chaîne de valeur agricole française.

Lustucru, marque emblématique

La marque Lustucru est emblématique du patrimoine alimentaire français. Elle recouvre l’une des activités principales de Pastacorp, celle des pâtes sèches fabriquées à Ourscamps dans l’Oise. Si le siège de l’entreprise est établi dans les Hauts-de-Seine, elle possède encore trois autres sites :  à Chambéry pour la production de pâtes fraîches ; à Corbas, dans la métropole de Lyon, où sont fabriquées des quenelles ; et enfin la principale de ces quatre usines, un moulin situé à Rouen, qui sera modernisé pour y revaloriser la matière première. Sur ces quatre sites, Pastacorp emploie 400 salariés et réalise 150 millions d’euros de ventes. Elle espère doubler ce chiffre d’ici à 2030.

Socadif et C2AD dans la boucle

« Produire en France, innover au service du mieux manger, et préserver des savoir-faire ancrés dans les territoires », Antony Cohen-Skalli

L’été dernier, l’entreprise familiale a ouvert son capital à Geneo et au Crédit Agricole, via Socadif, une filiale du Crédit Agricole d’Ile-de-France, active sur le marché du capital investissement et de la dette privée, et Crédit Agricole Alpes Développement (C2AD), spécialisée dans le conseil en capital investissement, filiale de Crédit Agricole Sud Rhône Alpes et de Crédit Agricole des Savoie. Cette opération permet à Anthony Cohen-Skalli et son cousin Bernard Cohen-Skalli de prendre le contrôle opérationnel de la société à hauteur de 70 %, les 30 % restants étant répartis entre les deux actionnaires Geneo et Crédit Agricole. « Cette transition familiale est une étape clé pour Pastacorp. Elle nous permet de consolider notre projet industriel dans la durée, en restant fidèles à notre mission : produire en France, innover au service du mieux manger, et préserver des savoir-faire ancrés dans les territoires », martèle Antony Cohen-Skalli. Le président de Pastacorp souhaite mener un programme de modernisation et d’impact assorti d’un investissement de 50 millions sur cinq ans pour in fine doubler sa part de marché d’ici 2030.

Une chaîne de fabrication éthique

Pour y parvenir, le groupe a d’ores et déjà engagé plusieurs actions concrètes : des emballages innovants 100 % papier déployés sur la gamme Lustucru en grande distribution (Nutriscore A), un plan de modernisation industrielle visant à améliorer le rendement matière, et une trajectoire logistique alignée sur des objectifs de réduction des émissions. Pour aller plus loin, l’entreprise va mener quatre actions fortes : la modernisation du moulin de Rouen pour améliorer son rendement et revaloriser les matières premières ; la montée en puissance sur des filières agricoles durables en contribuant au programme de recherche sur le blé bas carbone Blécardur d’Arvalis et en travaillant sur la réduction des intrants avec le groupe Soufflet et la coopérative normande Nat’Up.

Enfin, Pastacorp envisage aussi la création d’une école industrielle sur le site d’Ourscamp pour valoriser les métiers clés de la filière et renforcer l’employabilité locale.