L’IA et ses impacts sur le devant de la scène au théâtre de Sète

Plus de 710 jeunes et 40 professeurs étaient réunis pour assister à un temps d’échange autour de l’utilisation de l’IA et des dilemmes écologiques mondiaux. Tour à tour, les intervenants Pierre Rouviere, spécialiste de l’éco-conception ; Valentin Brel, conférencier et professeur à Sciences-Po Paris et Benoit Schumann, président de Project Rescue Ocean, ont répondu aux nombreuses questions des participants. 

Selon Pierre Rouvière, « Tout produit, service, système technique génère des pollutions. Le système qui n’a pas d’impact est celui qui n’existe pas, le concept d’IA durable est donc tout aussi fallacieux que le concept d’avion durable ou de voiture zéro émission. » Quant à savoir si l’écologie est condamnée avec l’IA, « ce n’est pas tant l’IA qui est problématique pour l’écologie que son développement exponentiel et ses applications parfois tout à fait questionnables. » 

Sur la pollution de l’aérien, l’avis de l’expert est tranché : « Prendre un vol Paris-New-York, par exemple, émettra environ deux tonnes de CO2eq, ce qui équivaut à 466 aller-retours Paris Marseille en TGV ou, encore, à près de 9 500 km en voiture. L’avion est donc à ce jour le mode de transport le plus émetteur, et est incompatible avec un mode de vie soutenable », éclaire-t-il.

Sur le remplacement des métiers par l’IA. Le professeur Valentin Brel explique que la majorité des métiers ne seront pas remplacés mais profondément transformés. L’IA agit davantage comme un exosquelette que comme un robot : elle aide l’humain à faire mieux, plus vite et plus précisément. Et sur l’impact de l’IA sur les métiers artistiques ? Là aussi, l’’IA va provoquer de grands changements. « Elle permet à chacun de tester plus rapidement des idées, d’expérimenter de nouveaux styles ou d’explorer des pistes créatives inédites. Cependant, le désir de créer, l’émotion et l’intuition artistique restent profondément humains. L’IA ne remplace pas la créativité, elle la décuple », insiste Valentin Brel.

Sur l’utilisation de l’IA. Que faut-il privilégier entre Le Chat (IA française) ou ChatGPT ? « Les deux outils sont intéressants et utiles. Pour l’instant, ChatGPT reste plus performant, mais Le Chat progresse rapidement et constitue une alternative nationale solide », explique-t-il. 

A la question, faut-il encadrer l’intelligence artificielle sans freiner sa capacité d’innovation ? « C’est une question d’équilibre. L’enjeu est de poser un cadre clair sans étouffer la créativité technologique. C’est tout l’objectif de l’AI Act, récemment adopté en Europe, qui cherche à protéger les citoyens tout en permettant à l’innovation de se développer. » 

Et s’il y avait un mythe sur l’IA à déconstruire, quel serait-il ? « Le fait de dire que l’IA est un moteur de recherche car Chapgpt peut dire d’énormes bêtises. De manière générale, il ne faut jamais demander à l’IA quelque chose qu’on ne peut pas vérifier. »

Enfin, Valentin Brel préconise de vérifier tous les résultats, de maîtriser les bases, c’est-à-dire, comment je nourris, quelles tâches je lui fais faire et comment j’évalue la qualité du résultat.

Benoit Schumann suggère, quant à lui, des actions écocitoyenne. Chaque idée peut devenir réalité, à condition d’oser et de s’en donner les moyens.

Sur la question des océans, « il faut avoir un regard optimiste. En dix ans, avec Project Rescue Ocean, plus de 750 tonnes de déchets sauvages ont été éliminés uniquement par l’engagement citoyen », a conclu Benoit Schumann.

Les responsables des établissements scolaires ont été nombreux à remercier le Crédit agricole du Languedoc. Jeunes et moins jeunes sont repartis avec une conviction : chacun a le pouvoir de devenir acteur du futur : « Parce qu’au fond, l’intelligence qui fera la différence demain, ce sera toujours la vôtre. »

Le Crédit agricole du Languedoc a relevé un défi , celui de prouver l’implication naturelle d’une banque engagée pour relever les défis économiques et sociétaux actuels et à venir auprès de ceux qui construisent l’avenir : les jeunes.

* Equipes du secteur de Thau Littoral, de la communication et de la RSE, du marketing digital et du pilotage.

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Anne Le Stum – Service Communication