L’entreprise finistérienne Eolink, cliente du Crédit Agricole du Finistère, s’apprête à assembler son éolienne flottante de 5MW. Une étape clé pour l’entreprise qui s’est fixée pour objectif de devenir un acteur incontournable de l’éolien flottant d’ici cinq ans.
L’entreprise brestoise Eolink développe un concept innovant d’éolienne flottante et amorce une étape majeure de son plan stratégique avec le lancement de l’assemblage de son démonstrateur pré-commercial. En 2027, la plus grande éolienne flottante de la façade Atlantique française (140 mètres en bout de pales) devrait donc être raccordée au réseau.
Des premiers essais dans les bassins de l’Ifremer en 2016, en passant par la preuve de concept en 2018 (une première éolienne flottante raccordée au réseau à l’échelle 1/10e), il aura fallu dix ans de développement pour mener à la réalisation de cette éolienne de 5 MW (équivalent environ à la consommation de 6 500 personnes). Elle combine une turbine de forte puissance à une structure légère afin d’optimiser le coût de la production d’électricité. L’assemblage débutera en fin d’année sur le terminal EMR du port de Brest qui devient un des sites industriels de pointe de la filière éolienne en France. « Cela prend des années de mettre au point un tel produit, ces blocs géants de couleur jaune qui vont être assemblés mesurent entre 20 et 30 mètres de haut. Une hauteur totale qui représente l’équivalent de la moitié de la Tour Eiffel, c’est impressionnant ! », déclare Arnaud Le Maout, ingénieur conseil en innovation, Mer, Cybersécurité et Transition énergétique au Village by CA du Finistère. Depuis sa création, Eolink bénéficie de l’accompagnement du Village by CA même si elle possède ses propres locaux sur le port de Brest. « C’est un vrai défi économique pour le territoire, et qui répond aux ambitions des Caisses régionales de monter en puissance sur le financement des EMR », affirme Arnaud Le Maout.
80 personnes mobilisées pour le montage
Pour monter ce qui ressemble à un « Lego© » géant, près de 80 sous-traitants seront mobilisés. « Cela va faire tourner des entreprises locales », assure Arnaud Le Maout. La mise à l’eau est programmée en 2027 pour un acheminement vers le site d’essai du SEM-REV, au large du Croisic, son port d’attache et de raccordement au réseau. A terme, la PME industrielle compte poursuivre son développement sur le port de Brest pour en faire sa base et déployer sa technologie à grande échelle. Il s’agit donc d’un projet de territoire et de réindustrialisation avec la vision long-terme d’Eolink pour le port de Brest. L’ambition étant de déployer sa solution sur les fermes commerciales qui seront mises en service à partir de 2030. En 2018, Eolink avait installé son éolienne flottante à l’échelle 1/10e à Sainte-Anne-du-Portzic, sur le site expérimental de l’Ifremer. « Il a fallu du temps pour designer, convaincre, lever des fonds, faire fabriquer, acheminer les pièces à Brest », explique Arnaud Le Maout. C’est une nouvelle filière en développement qui a besoin de se structurer autour d’étapes clés pour arriver à l’objectif des projets commerciaux à horizon 2030.
50 millions d’euros d’investissement
Dès le départ, le Crédit Agricole a accompagné le développement d’Eolink, cliente de la Caisse régionale, via sa société de capital-risque Force 29 qui est entré au capital aux côtés des actionnaires historiques, Breizh Up, Finistère Angels, le groupe Valorem et Acciona Energia, un opérateur énergétique espagnol. « Nous les accompagnons sur les différents volets que sont l’investissement, le bancaire et l’aspect stratégique. Il s’agit d’un accompagnement sur tous les plans et surtout sur le temps long et dans la proximité, des axes prioritaires pour le Crédit Agricole », conclut Arnaud le Maout.
Le concept d’Eolink fait l’objet de plusieurs brevets Une éolienne en mer peut être installée de deux façons : soit en mode posé, grâce à des fondations qui reposent sur les fonds marins soit en mode flottant via une plateforme simplement reliée aux fonds marins par des lignes d’ancrage. En France, comme en Europe, la grande majorité des sites éoliens en mer en activité sont des systèmes posés mais cela n’est permis que pour des sites ou la profondeur d’eau n’excède pas 60 mètres. Les technologies de l’éolien flottant représentent donc la prochaine étape car elles autorisent un usage plus au large, là où les vents sont plus forts et plus réguliers ce qui permet d’optimiser le rendement énergétique. C’est également une solution qui améliore l’acceptabilité de la part du public car les implantations éloignées des côtes réduisent l’impact visuel et les contraintes vis à vis des usagers de la mer. |
En quoi l’éolienne d’Eolink se distingue de ses concurrents ? Sa conception pyramidale brevetée lui confère des atouts significatifs : – Une stabilité renforcée par une meilleure répartition des forces – Une réduction de la masse de 40 % et donc des matériaux nécessaires à sa construction – Une réduction des coûts de fabrication – La possibilité d’embarquer des turbines plus puissantes – Un bilan carbone réduit Grâce à sa construction modulaire en panneaux-plans, son design est également prévu pour une future industrialisation de masse, utilisant les compétences et infrastructures disponibles dans les chantiers navals. |
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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