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À l’occasion de l’exposition de la Galerie éphémère du Crédit Agricole du Nord Est à la Maison des Ailleurs à Charleville-Mézières, nous avons rencontré le graffeur ardennais Stéphane Leroy, alias L8Zon, auteur de plusieurs portraits de Rimbaud.
Arthur Rimbaud a vécu à la Maison des Ailleurs à Charleville-Mézières, entre l’âge de 15 ans et 21 ans. Dans ce lieu, il a écrit ses premiers poèmes. Aujourd’hui, l’endroit permet de découvrir des œuvres mêlant plusieurs disciplines : la peinture, la sculpture et la création numérique.
Jusqu’au 4 janvier 2026, une exposition permet de découvrir 97 œuvres originales réalisées par 31 artistes de talent, parmi lesquels Céz Art, Wone, Mat X Zekky, Smak3, Sabrina Beretta et le graffeur ardennais Stéphane Leroy alias L8Zon, auteur de plusieurs portraits de Rimbaud.
Pourquoi avoir choisi de représenter Rimbaud dans vos peintures ?
L8Zon : Rimbaud est entré dans ma vie quand j’étais au collège, à travers Le Dormeur du Val. Ce poème m’a littéralement transcendé, et depuis, il ne m’a jamais quitté. Je suis artiste peintre et street artiste, avec un univers engagé, poétique et nourri de l’esprit punk. Dans cette démarche, Rimbaud s’est imposé naturellement. Pour moi, c’est le premier punk du XIXᵉ siècle, un anarchiste au verbe incandescent, un rebelle à la gueule d’ange.
Nous partageons aussi une même terre, les Ardennes, ce qui renforce encore ce lien intime. Le portrait iconique d’Étienne Carjat est devenu un motif que je réinterprète au fil des années, non pas pour m’y enfermer, mais parce qu’il me permet de faire dialoguer poésie, engagement et liberté.
Représenter Rimbaud, c’est pour moi une manière de prolonger son élan, de l’ancrer dans notre époque, et de faire passer à travers lui les messages qui traversent toute ma peinture.
Comment êtes-vous venu au street-art ?
L8Zon : Pendant des années, j’ai peint seul dans mon atelier. Mes supports étaient le papier, et je travaillais surtout au crayon et au pastel sec. Mais peu à peu, j’ai ressenti le besoin de peindre plus grand, de donner davantage d’ampleur à mon univers engagé, et je rêvais secrètement de grandes expositions, de partager mon travail avec le monde. C’est là que le street art s’est imposé à moi, presque naturellement.
Je ne fais pas partie de ces artistes qui ont commencé dans la rue ; j’ai plutôt vécu l’inverse. La rue est venue à moi alors que j’étais un artiste d’atelier. Tout a vraiment commencé quand j’ai découvert la bombe aérosol, toujours seul, toujours autodidacte. Grâce aux tutos, aux revues spécialisées, aux événements urbains et aux rencontres avec d’autres artistes, j’ai appris à manier la bombe et à créer mes premières pièces. D’abord sur toile… puis sur les murs. Et mon premier mur fut un portrait de Rimbaud, évidemment !
Le street art me correspond profondément. C’est le lieu idéal pour faire passer un message : libre, direct, accessible, éphémère et gratuit. On y rencontre des gens, on échange, on existe artistiquement au milieu de la ville. C’est comme peindre dans mon atelier, mais sous le regard de tous. J’adore ça.
Aujourd’hui, les demandes sont nombreuses et je peins de plus en plus dans la rue. Mais je n’ai jamais abandonné l’atelier : j’aime toujours créer sur d’autres supports – toiles, palettes, blousons, voitures… – et je continue à exposer.
Très investi localement dans l’accès à la culture, qu’elle est votre actualité en dehors de l’exposition à la « Maison des Ailleurs » ?
L8Zon : Mon actualité est très dense, surtout en cette fin d’année, avec de nombreuses expositions, dont la « Galerie éphémère du Crédit Agricole du Nord Est ».
En ce moment, je travaille sur l’intérieur d’une résidence étudiante à Reims, un chantier de plusieurs semaines de créations murales que j’adore. Parallèlement, je mène de nombreux projets participatifs avec des collèges, des lycées, et même en milieu carcéral.
Je suis également engagé dans des projets caritatifs, ce que je fais depuis toujours. Il est essentiel pour moi de soutenir des associations qui luttent contre les maladies, protègent l’enfance, défendent les causes animales, œuvrent pour la paix ou viennent en aide aux plus démunis. Mon art est aussi un moyen d’accompagner ces causes et de partager mon engagement avec le plus grand nombre.
Depuis 2018, la Galerie éphémère du Crédit Agricole du Nord Est soutient la création artistique sur son territoire en commandant des œuvres à des artistes locaux. Des œuvres qu’elle valorise en les exposants dans ses agences et centres d’affaires et en organisant des expositions. Agir pour la richesse et la vitalité de la scène artistique et l’accès à la culture au plus grand nombre, Il s’agit pour la Caisse régionale d’une autre expression de son utilité au territoire.
Christelle Vaillant : 06.87.79.25.45 – Christelle.Vaillant@ca-nord-est.fr- Alix Duthoit : 07.89.65.77.40 – Alix.Duthoit@ca-nord-est.fr-Marine Remy : 07.85.80.03.15-Marine.Remy@ca-nord-est.fr
Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.
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