« Malgré l’amélioration des dispositifs d’aide, la précarité énergétique s’aggrave. » Tel est le constat implacable que dressait, en juin dernier, le rapport du Médiateur national de l’énergie. Ainsi la France compterait actuellement plus de 8 millions de personnes en situation de précarité énergétique avec, à la clé, de nombreuses difficultés de paiement.
« Dans la très grande majorité des cas, les problèmes liés à l’énergie ne sont pas isolés : ils ne sont qu’un aspect d’un syndrome complexe de fragilité financière, affirme Bernard Crenn, responsable Développement solidaire et Responsabilité sociétale d’entreprise au Crédit Agricole du Finistère. C’est pour cela que, depuis 2012, nous avons entrepris de resserrer les liens entre les deux Points Passerelle de notre Caisse régionale et les grands fournisseurs d’énergie. »
Un accord national signé avec GDF SUEZ
Cette volonté s’est traduite notamment par la signature de conventions entre les Caisses régionales de Crédit Agricole et les directions régionales de GDF Suez (en 2012) et d’EDF (en décembre 2013), et ce, dans le cadre de deux accords nationaux signés par la Fédération nationale du Crédit Agricole.
Dans les deux cas, le partenariat vise avant tout à éviter les situations de rupture pour les clients accompagnés par les Points Passerelle de la Caisse régionale, qui peinent à faire face à leurs factures d’approvisionnement.
« En ce qui concerne GDF Suez, la convention permet aux responsables des Points Passerelle de mettre en oeuvre des actions habituellement réservées à ses partenaires de médiation solidarité, explique Catherine Adami, responsable du Pôle Solidarité de l’énergéticien. Le dispositif comprend des conseils sur la maîtrise de la demande d'énergie, l'orientation vers les acteurs sociaux et de l'information sur des tarifs sociaux. Dans ce cadre, GDF Suez prend en charge la formation des responsables Points Passerelle relative à sa politique de lutte contre la précarité énergétique. »
Pérenniser les remises en selle des requérants
« Ces partenariats, qui sortent de l’univers bancaire traditionnel, s’inscrivent parfaitement dans la philosophie Passerelle, poursuit Bernard Crenn. En effet, ils nous permettent d’avancer concrètement vers une prise en compte globale des problématiques économiques et sociales des personnes auxquelles nous nous adressons. Et cela est très important pour pérenniser les remises en selle. »
Avec ces conventions, le Crédit Agricole fait figure de pionnier dans l’univers bancaire : « c’est le premier accord de ce type que nous signons avec un établissement financier, confirme Catherine Adami. Initialement, nous avons été motivés par l’originalité de la démarche Passerelle et par l’ancrage territorial fort du Crédit Agricole. Aujourd’hui, le bilan que nous dressons de la convention est largement positif – la quasi-totalité des Caisses régionales du réseau Passerelle l’ont signée – et nous réfléchissons activement à l’enrichir encore. »