Tous ceux qui sont déjà allés à La Réunion connaissent le rhum Charrette, une marque emblématique du rhum réunionnais, dont la notoriété a largement dépassé les frontières de l'île. En 2012, son propriétaire, le groupe La Martiniquaise de distribution, l'a mise en vente avec l'ensemble de la branche réunionnaise de son activité spiritueux, qui comprenait aussi une distillerie.
Lui-même spécialisé dans les spiritueux, comme le punch ou l'eau de vie, le groupe réunionnais Chatel s'est aussitôt porté candidat. « Nous étions très intéressés par la distillerie, qui nous faisait défaut jusqu'alors, et par le rhum Charrette qui nous donnait des opportunités de développement », précise Alain Chatel, son président. Mais il s'agissait d'une grosse opération financière, que ce groupe ne pouvait mener seul.
Un financement réunissant plusieurs entités du groupe Crédit Agricole
Très bien implantée dans l'île, et familière des questions agricoles, le Crédit Agricole de La Réunion l'a alors aidé à monter un tour de table, tout en participant au financement. « Nous avons travaillé en étroite synergie avec l'antenne locale de Crédit Agricole CIB, spécialisée dans les montages financiers complexes », précise Georges Parassouramin, directeur des Marchés spécialisés à la Caisse de La Réunion. Annie-Laure Servel, responsable des financements structurés chez CA CIB, précise que « cette opération de financement est la première de ce type entre la Caisse de La Réunion et CA CIB ».
Trois partenaires ont ainsi rejoint le groupe Chatel : Adrien Bellier, un important producteur de canne à sucre réunionnais ; Terroir Distillers, un distributeur de spiritueux bien implanté en métropole ; et Unigrains, investisseur spécialiste de l'agroalimentaire. Au passage, la nouvelle entité a été rebaptisée La Réunionnaise du rhum.
Au-delà de son volet financier, cette opération a aussi contribué à maintenir à La Réunion le centre de décision d'une activité importante pour l'économie locale.