« Les valeurs du mouvement coopératif sont anciennes », rappelait en substance Élie Cohen, économiste membre depuis 1997 du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre. Primauté de l’homme sur le capital, fonctionnement démocratique sur le principe « un homme, une voix », ancrage territorial, solidarité, satisfaction des adhérents au moindre coût : « des principes anciens mais tellement modernes », soulignait l’économiste. Malmenée par plusieurs décennies de capitalisme triomphant, remise en cause un temps par les instances européennes, l’entreprise coopérative reprend, en effet, progressivement sa place parmi des acteurs économiques en quête d’équilibre durable. Car la crise financière, bien sûr, est passée par là… pointant les dangers d’une économie « hors sol » et, à l’inverse, valorisant un modèle basé sur une éthique commerciale.
Le modèle coopératif a démontré sa résistance
Les coopérateurs venus témoigner de leur expérience attestaient en tout cas de la résistance du modèle. Du groupe espagnol Fagor à la Scop des Aciéries de Ploërmel, de Cooperl – leader français de la filière porcine – au groupement Système U en passant par le basque Mondragón, chacun relatait sans angélisme sa traversée des turbulences et racontait en quoi le modèle coopératif, certes perfectible, avait permis de franchir des caps difficiles où de nombreux autres avaient échoués. Raison de plus, expliquait le député et commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, Michel Barnier, pour défendre et améliorer encore le statut juridique des coopératives européennes qui sont le modèle d’une « économie de marché à la fois sociale, humaine et compétitive ».
© credit-agricole.info / Mai 2011