En terme d'alimentation et de santé, quel rôle une banque doit-elle jouer ?
Même si les banques ne sont pas des ONG, elles ont le devoir de s'impliquer dans des domaines extrêmement sensibles de la vie sociale et économique ; l'alimentation et la santé en font partie.
Le Crédit Agricole Atlantique Vendée, en partenariat avec l'Ecole vétérinaire et agroalimentaire Oniris, organise d'ailleurs un colloque autour de ce thème le 9 décembre à Nantes.
Le marché alimentaire prend une dimension planétaire : quelles conséquences profondes ?
L'industrialisation pose des questions délicates qu'il faut se garder de simplifier. L'impact écologique de l'agriculture intensive et des transports en est une. Mais vaut-il mieux manger une fraise importée dans une logique de rationalisation de moyens, ou une pomme qui a sillonné les petites routes en camionnette ?
Autre question : le spectre de l'uniformisation. Les standards de production, la traçabilité, les normes européennes améliorent la sécurité alimentaire et favorisent les échanges. Les goûts se rencontrent, fusionnent… mais on craint pour les spécialités locales. Je reste pourtant confiant. Le régionalisme est une valeur refuge. Voyez comme la trattoria italienne résiste aux directives sanitaires.
L'essentiel est de miser sur l'éducation. Le goût se forme très tôt, donc gare à l'impérialisme par le petit pot !
Comment décryptez-vous nos attentes de consommateurs ?
Contradictoires ! Nous demandons à remplir notre panier au meilleur coût, quitte à mettre à mal les producteurs. Pour autant, nous ne voulons rien céder à la sécurité qui passe par les contrôles, l'information, etc.
Juste après, se profilent des attentes qualitatives et de plaisir gustatif, de santé, de diététique, même de design. On veut que ce soit bon pour nos papilles, notre corps et nos yeux. Au-delà d'un produit, on réclame une expérience… Les attentes identitaires s'expriment aussi avec force, par exemple pour l'alimentation hallal ou casher.