Classiquement, les dépôts des épargnants constituent les ressources que les banques transforment en crédits pour financer le développement des territoires et les projets de leurs clients. À cette intermédiation s’ajoute la recherche, si nécessaire, par les banques, de capitaux complémentaires sur les marchés. Mais la crise des subprime, puis celle des marchés financiers, ont fragilisé les banques. Tandis qu’elles peinent à trouver des ressources sur les marchés, un consensus international s’est établi pour réviser la réglementation qui les régit.
Le principal chantier de cette réforme est Bâle III dont les normes devraient s’appliquer dès 2013. Il faudra dès lors aux banques plus de fonds propres, en particulier de fonds propres durs (capital social et réserves), pour prêter autant. Les banques devront également détenir plus de réserves dites « liquides » pour parer un éventuel assèchement des marchés.
Financer l'économie aux travers de montages financiers alternatifs
D’intention vertueuse, ces nouvelles exigences, largement inspirées du modèle anglo-saxon qui privilégie les financements de marché par rapport à l’intermédiation classique, ne vont pas sans soulever des réticences. Elles pourraient notamment contraindre les banques à diminuer les crédits consentis, qui sont pourtant leur raison d’être.
Premier financeur de l’économie française, les Caisses régionales de Crédit Agricole considèrent qu’elles doivent continuer à exercer leur métier historique, et ce d’autant plus que la conjoncture est difficile. Elles expérimentent donc, avec les filiales du groupe, divers montages financiers originaux. L’un d’eux consiste à accompagner sur le marché obligataire des emprunteurs auxquels leur absence de notation interdisait auparavant l’accès à ce marché. Collectivités publiques et entreprises de taille intermédiaire, comme Bonduelle en septembre dernier, trouvent ainsi directement des fonds auprès des investisseurs.
Faire appel à des investisseurs externes
D’autres montages consistent à financer des clients en faisant appel à des investisseurs institutionnels. Conservant leur rôle d’originateur et de gestionnaire des crédits auprès des clients, les Caisses régionales en transfèrent, dans ce cas, une partie à des investisseurs externes ou internes, tout en conservant une part plus ou moins importante du risque.
L’assureur Axa est ainsi devenu partenaire du groupe Crédit Agricole en septembre. De même, les Caisses régionales font de plus en plus souvent équipe avec Crédit Agricole Assurances pour financer entreprises et collectivités locales.