Comment s’articule le microcrédit en France ?
Le microcrédit est un outil de réinsertion sociale ou d’inclusion bancaire, qui contribue à faire retrouver leur dignité aux exclus du crédit. Il y an d’une part, le microcrédit professionnel, qui se répand en France depuis 1989 avec trois grands acteurs que sont l’Adie, France Active et France Initiative, et, d’autre part, le microcrédit personnel, qui a été institutionnalisé sur le territoire à travers la loi Borloo votée en 2005.
Qu’est-ce qui différencie un microcrédit d’un crédit classique ?
L’une des spécificités essentielles du microcrédit, qu’il soit professionnel ou personnel, réside dans l’accompagnement dont bénéficie le microemprunteur. Le Fonds de cohésion sociale, géré par la Caisse des dépôts pour le compte de l’État, apporte une garantie partielle aux prêteurs. Il sert à rembourser la banque à hauteur de 50 %, si le bénéficiaire venait à ne pas payer son crédit.
Certaines collectivités territoriales, qui prennent généralement en charge les taux d’intérêt, peuvent également apporter une garantie supplémentaire de l’ordre de 20 %. Ainsi, la garantie peut parfois atteindre 80 voire 100 % au total. Le risque pour les banques est donc limité, d’autant que le taux d’impayés est bien inférieur à celui des crédits classiques. Ce système, typiquement français, peut être qualifié d’économie mixte.
Quelles sont ses limites ?
La mise en œuvre d’un microcrédit est lourde : le financement de l’accompagnement peine à « s’industrialiser ». En cumulé depuis 2006, seuls près de 25 000 microcrédits personnels ont été accordés. Dans un contexte de crise des finances publiques, des voies et moyens de consolidation du financement de cet accompagnement doivent être recherchés, y compris dans le secteur privé.
Les banques et les entreprises auront peut-être un rôle à jouer, au titre de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE).