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Entretien – Jean-Luc Creach : son métier est le capital investissement en soutien aux entreprises régionales

Investissement

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Jean-Luc Creach, directeur général d’Unexo - ©DR

Jean-Luc Creach est directeur général d’Unexo et président du club haut-de-bilan qui réunit l’ensemble des sociétés de capital investissement des Caisses régionales.

Jean-Luc Creach, parlez-nous de votre métier : le capital investissement, c’est quoi ?

J.-L. C. : Au sein du club haut-de-bilan, créé il y a trente ans et qui réunit l’ensemble des acteurs du capital investissement (Sociétés de capital investissement régionales (SCIR), Idia Capital Investissement et Amundi), nous accompagnons des dirigeants d’entreprise dans leur projet d’acquisition, de transmission, de développement. Le groupe Crédit Agricole arrive aujourd’hui en tête du classement national des « investisseurs minoritaires ». 
L’activité historique et métier numéro un des SCIR, c’est le capital investissement. Qu’entend-t-on par « investisseur minoritaire » ? Qu’il n’est pas question ici de racheter des entreprises mais de les soutenir par une montée au capital dans le but de maintenir leur activité dans les territoires. Nous investissons minoritairement donc dans les PME et les ETI avec des tickets qui vont de quelques centaines de milliers d’euros jusqu’à 10 ou 15 millions d’euros pour les ETI les plus grosses. Parfois, nous investissons en commun avec Idia Capital Investissement afin d’engager plus d’argent que la structure régionale seule ne peut le faire.

Notre métier numéro deux, c’est le fonds de dette. Il s’agit d’opérations où nous intervenons, non pas en tant qu’investisseur mais en tant que financeur via un montage particulier. Ce sont des opérations longues et complexes. Il n’y a pas de remboursement du montant prêté avant le terme de l’opération. On n’appelle cela du remboursement in fine.

Notre métier numéro trois, c’est l’innovation. Les Caisses régionales ont commencé à développer des activités propres en matière d’investissement dans l’innovation même si, par ailleurs, nous disposons de fonds financés par le groupe dans ce domaine, comme Supernova Invest (pour financer l’innovation dans les territoires) et Breega (dans les domaines de la Fintech et de l’Assurtech).

Quels sont les secteurs dans lesquels les SCIR investissent ? Y-a-t-il un critère de taille d’entreprise ?

J.-L. C. : Nous accompagnons des dirigeants tous secteurs confondus. Chaque région est différente, chaque Caisse régionale a un territoire qui lui est propre. Ce qui nous intéresse, c’est le projet et son dirigeant.

La vocation de nos SCIR est très liée à nos Caisses régionales actionnaires. Chaque SCIR a un président qui est aussi directeur général de Caisse régionale et le cap est toujours le même : maintenir l’activité sur nos territoires. Notre vocation, pour se faire, c’est d’aider ces entreprises au moment clé de la transmission en mettant des solutions en place, en réalisant la reprise par la famille ou par les cadres de l’entreprise, sur un horizon long terme (capital patient). 

Par ailleurs, au Crédit Agricole, nous avons fait le choix d’investir dans la durée, c’est ce que l’on appelle le capital patient. Notre feuille de route est celle-ci : maintenir dans la région, aider l’entreprise à se développer et l’accompagner dans ses besoins de fonds propres. A cela, s’ajoute bien sûr la notion de rentabilité car la totalité des profits engendrés nous sert à réinvestir dans d’autres entreprises.

Pouvez-vous nous parler de l’organisation des différentes structures de capital investissement ?

J.-L. C. : L’ensemble de ces structures (SCIR + Idia) représente environ 150 personnes dédiées à l’investissement haut-de-bilan des PME et ETI des territoires. Au plan régional, il existe plusieurs structures d’investissement. Certaines sont plus grosses que d’autres de par leur histoire, leur ancienneté et leur territoire. Pour en citer quelques-unes : la plus ancienne, Unexo réunit neuf Caisses régionales de l’Ouest de la France ; Carvest est son pendant à l’Est avec dix Caisses régionales ; Grand Sud-Ouest capital regroupe cinq Caisses du Sud-Ouest ; Sodica agit pour les Caisses du Sud Est ; Sofilaro, essentiellement pour la Caisse régionale de Montpellier –  particulièrement active sur les énergies renouvelables – ; Socadif est la structure de Crédit Agricole Ile-de-France. Quant à Nord Capital Investissement, elle a une organisation particulière car cogérée par la Caisse Nord de France et le groupe Turenne. Il existe aussi des structures qui ne dépendent que d’une seule Caisse comme au Crédit Agricole Nord Est et à Pyrénées Gascogne.

Pourquoi certaines Caisses régionales ont-elles créé des regroupements ?

J.-L. C. : Les structures se sont regroupées dès l’origine pour se donner plus de moyens, comme à l’Ouest, par exemple, où le tissu des PME est important, et pour mieux gérer leur risque. Notre métier est d’accompagner des entreprises qui se développent. Mutualiser leur activité permet aux Caisses régionales d’agrandir leur terrain à plusieurs départements. Qui plus est, quand les territoires et les activités sont différents, cela est source de diversification.

Comment accompagnez-vous les entreprises dans leur politique RSE ?

J.-L. C. : Les recommandations en matière de RSE proviennent du Groupe, de la profession d’investisseur, du groupement France Invest, de l’Autorité des marchés financiers… Elles s’appliquent à nous-même et aux participations que nous prenons. Nous sommes en train de mettre en place notre démarche stratégique pour répondre à nos ambitions mais aussi aux critères fixés par les instances réglementaires et aux attentes des entreprises elles-mêmes. Toutes les structures de haut-de-bilan se mettent en ordre de marche. Ensemble, nous partageons nos recherches et nos efforts pour réaliser nos objectifs.

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Instance politique du Crédit Agricole, la Fédération nationale du Crédit Agricole est une association loi 1901. Ses adhérents sont les Caisses régionales, représentées par leurs présidents et leurs directeurs généraux.

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