Le 15 juin 2018, en baie de Concarneau (29), c’est un bateau un peu spécial qui a été baptisé par la secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson. Un esquif de six mètres de long, dont la propulsion est assurée par la pyrolyse de déchets plastiques. « La pyrolyse plastique permet de transformer du plastique non recyclable en diesel et en essence sous l’action de la chaleur, explique Alexandre Dechelotte, l’un des promoteurs du projet. Le procédé est autosuffisant en énergie et produit un litre de combustible par kilogramme de plastique traité. »
Baptisé Ulysse, ce bateau est en fait le prototype qui préfigure un catamaran de 25 mètres, qui doit prendre la mer en 2020. « Nous partirons pour un voyage de trois ans, ponctué de 33 étapes au cours desquelles nous sensibiliserons les populations au recyclage du plastique », détaille Alexandre Dechelotte. L’équipe proposera l’utilisation de machines libres de droit pour créer des objets à partir de résidus plastiques.
Un bateau ambassadeur du recyclage plastique
« Il est illusoire de vouloir nettoyer les océans des déchets plastiques qui s’y trouvent déjà. Nous préconisons plutôt de traiter le problème en amont, c’est-à-dire d’éviter que le plastique arrive dans l’eau ! » Toute la matière qui ne pourra pas être traitée localement sera récupérée par le catamaran, qui s’en servira comme carburant pour poursuivre la route jusqu’à l’étape suivante.
Le coût total du projet Plastic Odyssey avoisine les 11 millions d'euros. Pour promouvoir le projet et réunir les fonds nécessaires à la construction du futur bateau, Ulysse va entamer un tour de France cet été. Aux côtés du groupe Clarins et de la fondation Veolia, le Crédit Agricole a financé ce prototype grâce à la participation de plusieurs entités du groupe dont les Caisses régionales d’Aquitaine, du Finistère, de Normandie, de Normandie Seine, de Provence Côte d’Azur, Crédit Agricole S.A., ainsi que CAMCA Mutuelle.