21 heures, Jérémy chausse ses baskets et descend en bas de l'immeuble de ses parents. Quelques minutes plus tard, le jeune homme de 21 ans est installé au volant d'une voiture-école pour une nouvelle leçon de conduite.
A y regarder de plus près, à part le panneau « auto-école » placé sur son toit, rien ne distingue le véhicule d'apprentissage de celui d’une auto-école traditionnelle. « A la différence que je suis à présent indépendant, je choisis quand et où je souhaite travailler tout en gagnant nettement mieux ma vie », explique tout sourire, Guillaume, l’enseignant de la conduite diplômé d’État.
Gain de temps et souplesse
C'est par le biais d'En Voiture Simone, une plateforme Internet créée en 2014, que Jérémy et Guillaume sont entrés en contact.
« Aujourd'hui, 80 % des personnes qui passent le permis ont entre 18 et 25 ans, pointe Edouard Rudolf, l'un des fondateurs de cette auto-école nouvelle génération. Adeptes du digital, ils ont un mode de vie nomade et apprécient un service accessible, qui leur apporte gain de temps et souplesse. »
150 moniteurs à Paris, Lyon, Lille, Bordeaux et Toulouse
La plateforme, qui élimine les frais de structure afférents aux auto-écoles traditionnelles, offre aujourd'hui un permis deux fois moins cher et deux fois plus pratique. En Voiture Simone revendique plus de 150 moniteurs passionnés entre Paris, Lyon, Lille, Bordeaux et Toulouse. Tous micro-entrepreneurs, ils sont diplômés d’État, utilisent bien sûr des voitures spécialement équipées (double jeu de pédales, deux rétroviseurs intérieurs…) et sont notés par chaque élève à chaque fin d’heure de conduite. Ainsi, En Voiture Simone met à disposition de ses élèves un réseau d’enseignants sérieux et pédagogues.
La start-up a séduit le Crédit Agricole via Crédit Agricole Innovations et Territoires. Ce fonds, dont l'investissement est en partie porté par les Caisses régionales, a permis de lever 2 millions d'euros. Il est géré par Supernova Invest. « Cette levée de fonds va nous permettre de développer notre technologie, de recruter de nouveaux talents et d'être présents dans d'autres grandes métropoles », explique Edouard Rudolf. De quoi donner un bon coup d'accélérateur.