Avec plus d’un million d’hectares de forêt, l’Aquitaine est la première région forestière française. La filière bois y emploie 34 000 personnes et génère plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Rien d’étonnant, dès lors, qu’on y salue avec enthousiasme la naissance du Cifa. Ce nouveau produit d’épargne à long terme bénéficie des mêmes avantages fiscaux que la forêt (exonération à 75 % sur l'ISF et sur les droits de transmission). Il permet à tout propriétaire forestier, assuré contre la tempête, de gérer son bien de façon pérenne. « Cette création fait date, souligne Julien Schiffner, chargé d’affaires Sylviculture au Crédit Agricole d’Aquitaine. Et le Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (SSSO), qui fédère 7 000 adhérents, a joué un rôle de premier ordre auprès des pouvoirs publics pour qu’elle aboutisse. »
Une réserve financière de précaution
Le Crédit Agricole d’Aquitaine, très présent aux côtés de la filière depuis la tempête Klauss de 2009, a signé début juin une convention avec le SSSO afin de favoriser le développement commun du Cifa. Pourquoi cet engagement ? « Jusqu’ici, l’État est intervenu après chaque tempête pour financer le stockage et le reboisement par des prêts bonifiés, dont nous avons distribués plus de 70 %. Mais le désengagement public est annoncé à compter de 2017 et le Cifa, qui est réservé aux forestiers assurés, doit leur permettre de faire face aux aléas en se constituant une réserve financière de précaution. Les sommes épargnées pourront aussi être allouées aux travaux forestiers courants, à l’aménagement, etc. Et les avantages fiscaux du Cifa devraient inciter les propriétaires à optimiser l'exploitation du bois que produisent nos forêts. »